QUI A DIT QUE LE POISSON ROUGE NE MEURT JAMAIS?
Plateau, vide, désert. Voix off. Lecture d’un passage d’Albertine disparue : une réflexion sur le mentir. Entrée d’un homme, d’une femme, en pyjamas blancs. Ils dansent drôlement, d’une danse habitée par un événement antérieur, qui aura eu lieu hors champ, d’une danse secouée par une émotion qui continue de ricocher en eux. Parfois avec des musiques, parfois dans le silence, parfois sur des mots : un abécédaire vertigineux du vocabulaire du mensonge. On dirait deux fous. Deux poissons muets qui tournent en rond dans un bocal, comme ces poissons rouges projetés en vidéo derrière eux. Deux Pierrots. Des enfants qui se livrent à des jeux interdits. Deux interprètes qui composent une pièce.
MENTIR v int. est issu (v.980) du latin populaire mentire, réfection du latin classique mentiri, dérivé de mens, mentis « esprit, intelligence » (- >dément, mental). Le verbe latin était employé intransitivement au sens de « ne pas dire la vérité », « se tromper », « manquer de parole », transitivement au sens de « dire (qqch) mensongèrement ». Dans la poésie et la prose impériale, il était également pris au sens d’«imaginer, inventer (des fictions) », par suite « feindre » et « imiter, contrefaire ». (…) Les Grecs eux-mêmes n’ont jamais fait une distinction très nette entre « imaginer, feindre » et « mentir ». Dictionnaire historique de la langue française, Ed. Le Robert.
durée : 50 min
une production de la Cie Sisyphe heureux
Chorégraphie et Interprétation :
Création musicale : Haïm Adri
Voix : Nathalie Herve et Haïm Adri