l'intime

L'INTIME

Une personne a dit que parler de choses intimes c’était du nombrilisme, que c’était mal élevé, même.

Une personne a dit que l’intime on ne peut même pas en parler sans inventer, parce que l’intime c’est si

dedans soi que, comment l’observer comme si on en était extérieur ?

Une autre personne pourtant, poussée par une curiosité piquante, passe la tête par une embrasure donnant

sur une pièce intime toute sombre, et il sait qu’il va y surprendre les agitations permanentes de ses entrailles

et les mots qui pourraient en découler.

Il souffle sur l’air pour chasser les mauvais esprits, il prend son courage à deux mains et il entre.

Maintenant, il s’y sent bien, il voudrait écrire pour en parler, pour rendre visible ça, pour partager ça, pour

en faire une oeuvre d’art même…

Comme dire « intime» fait frissonner, on pourrait faire le signe  pour l’écrire calmement, on pourrait aussi

inventer un signe de mains semblable, et ainsi, ça donnerait :

« Dans mon jardin  , j’ai fait ma toilette  ,

puis je me suis assis, adossé dans mon coin 

pour écrire une page dans mon journal  .

Une page tout entière adressée à mon ami  ,

une page sur l’organisation   des êtres,

une vie   entre nous deux.

Cette page   de mon histoire   qu’il ne saurait lire. «

Mari-Mai Corbel et Nicolas Guimbard nous invitent à parcourir une parcelle d’ intimité partagée le temps 

en compagnie de Noémie Lambert et Haîm Adri

d’une soirée, et parfois glissent délicieusement suivant l’axe de la pente qui part du plexus solaire jusqu’au

bas du ventre….

Une coproduction de la Cie Sisyphe Heureux – Espace Dérives,  Conseil régional d’île de France dans le cadre de l’APAC et le Conseil Général du Val de Marne.