PALPITATION
Trio d’après La maladie de la mort de Marguerite Duras
C’est un huit clos bordé par la mer, le dialogue et les silences d’un homme, d’une femme, de leur corps à corps et d’une voix qui raconte.
C’est un corps saisi par l’écho trouble et lancinant de l’expérience amoureuse : antérieure, possible, à venir.
C’est une dynamique physique : mouvement perpétuel des atomes, flux sensoriel, accélérations cardiaques.
C’est un rituel amoureux, un jeu d’évitement et une attraction.
C’est une pièce dont le sujet pourrait être l’espace et le regard : éloignement, périphérie, proximité, contact, aveuglement.
C’est l’enveloppe des draps, le ridicule animal, l’intensité d’une émotion : appel à l’enlacement, à l’étranglement, au déchaînement de passion mortelle.
C’est une pièce pudique sur l’indicible et les jeux du don charnel.
Un homme, une femme et un témoin qui raconte, au fil de sa progression, l’histoire vécue par ce couple, histoire d’une succession de nuits où ce qui se vit est habité par sa propre mort, histoire à l’instant » t » qui s ‘achemine inéluctablement vers la fin de l’expérience.
Un contrat a été conclu entre l’homme et la femme qui cadre l’événement, son espace autorisé, sa limite temporelle. Il l’a payé pour quelques nuits avec lui.
» …La pression sanguine enregistre des élévation de 40 à 100 millimètres de mercure lors de l’orgasme. La respiration devient plus profonde et plus rapide à mesure que l’excitation se fait plus grande puis, lorsque l’orgasme approche, plus haletante et s’accompagne souvent de gémissements ou de grognements rythmés. Lors de l’orgasme le visage peut être convulsé, la bouche grande ouverte et les narines dilatées, comme on le voit chez un athlète poussé à la limite de ses forces ou chez quelqu’un qui manque d’air… Lorsque les deux partenaires ont éprouvé l’orgasme, il s’ensuit normalement une longue période d’épuisement, de détente, de repos et souvent de sommeil. «
(Le singe nu, Desmond Morris)
» Peut-être prenez-vous à elle un plaisir jusque-là inconnu de vous, je ne sais pas. Je ne sais pas non plus si vous percevez le grondement sourd et lointain de sa jouissance à travers sa respiration, à travers ce râle très doux qui va et vient depuis sa bouche jusqu’à l’air du dehors. Je ne le crois pas. Elle ouvre les yeux, elle dit : Quel bonheur. Vous mettez la main sur sa bouche pour qu’elle se taise, vous lui dites qu’on ne dit pas ces choses-là. Elle ferme les yeux. Elle dit qu’elle ne le dira plus. «
( La maladie de la mort, Marguerite Duras)
Palpitation
Durée : 56 min 47 sec
Texte : Marguerite Duras
Chorégraphie et mise en scène : Haïm Adri
Interprétation : Muriel Adri, Caroline Picard, Haïm Adri
Ecriture sonore : Frédéric de Ravignan , Benoît Hillebrant
Constructeur : Claude Delau
Décor : Valérie Valero
Vidéo : Haïm Adri et Luc Lauga
Costumes : Carmen Canillas et Elisabeth de Ravignan
Régie Plateau : Luc Lauga
Voix : David Roussel, Jason Turner, Fernando Sanchez, Didier Lechenne,
Vincent Masquelier, Alain Galceran, Benoît Hillebrant at Haïm Adri
Musiciens : Thibault Vieux (alto), Jean-Philippe Aupin (Violoncelle), Philippe Noharet (contrebasse)
Palpitation en coproduction de la Cie Sisyphe Heureux – la ville de Champigny-sur-Marne – le CCN de Rilleux-la-Pape- Cie Maguy Marin (dans le cadre de la mission accueil studio)
Avec le soutien de l’ADAMI